Le
ramadan est lun des piliers de lislam. Cest une obligation culturelle
que tout musulmans remplissant les conditions requises doivent accomplir durant
le neuvième mois lunaire Hégirien : le mois « Ramadan ».
En
islam, le jeûne nest pas une simple acte individuel de piété,
accompli occasionnellement, par quelques fidèles pieux comme cest
le cas dans dautres religions, mais une obligation prescrite à toute
la communauté, à quelques exceptions près. Le jeûne
ny consiste pas non plus en une simple privation alimentaire, mais en lobservation
dun ensemble cohérent de prescriptions dordre alimentaire,
physique, spirituel et moral qui affecte le comportement de lindividu et
transforme les habitudes de la communauté.
Et
comme pour faire prendre conscience aux croyants de limportance et de la
nécessité de cette prescription, Dieu leur précise que le
jeûne est un bien dont ils devraient et pourraient comprendre les effets
(« Jeûner est un bien pour vous. Peut-être le comprendrez-vous
»).
Nous allons vous citer les
effets bénéfiques du jeûne ainsi que les buts de celui-ci
reconnus par tous :
Renforcer sa
volonté et se conditionner à la patience :
Le jeûne de
Ramadan, tel qu'il est prescrit par l'Islam est le moyen par excellence d'apprendre
à patienter. Cette vérité évidente et concrète
pour tous ceux qui accomplissent le jeûne, est clairement soulignée
dans les Textes sacrés qui présentent cette obligation cultuelle
comme synonyme de "patience". En effet, selon une Parole divine révélée
au Prophète, Dieu a dit:
"Toutes les bonnes actions des descendants
d'Adam sont récompensées de dix à sept cents fois leur mérite
sauf la patience, pour laquelle Je décide la récompense Moi-même.
Or, la patience, c'est le jeûne."
Le Prophète lui-même
a dit du mois de Ramadan qu'il est:
"Le mois de la patience, laquelle
est récompensée par le Paradis".
L'Imam Ja'far al-Çâdiq
a conseillé:
«Si un homme venait à être victime
d'un grand mal, qu'il jeûne, car Dieu a dit: "Demandez l'aide de la
patience ...", c'est-à-dire, du jeûne.»
En fait, en
le schématisant, le jeûne consiste à s'abstenir - pendant
un temps relativement long - de satisfaire un pressant besoin naturel et légitime
qu'on a l'habitude de satisfaire normalement - et qu'on peut satisfaire facilement
- dès qu'il se fait sentir. Une telle abstention dont la seule motivation
est l'engagement moral pris par le "jeûneur" de la respecter,
commande forcément une volonté et une patience renouvelées
pendant une «longue journée" qui se répète durant
un "long mois".
Se libérer
des habitudes quotidiennes
Le jeûne est l'_expression de la soumission
aux jugements de Dieu, et de l'interruption de l'assujettissement aux impératifs
de certains besoins du corps, qui sont ordinairement légitimes et légaux.
Il constitue donc un écran vis-à-vis des coutumes courantes et un
engagement provisoire dans une vie austère qui fait sentir à celui
qui s'y engage, la faim et la soif, dans 1'intention d'éduquer son âme
et de la discipliner.
Apprendre à résister à des habitudes
aussi tenaces que celle de satisfaire la soif et la faim lorsqu'elles se font
sentir, c'est se libérer de l'emprise de l'Habitude qui enchaîne
généralement l'homme et limite sa liberté d'initiative.
S'habituer
à la discipline alimentaire
Les médecins et les diététiciens
s'accordent pour souligner la nécessité de respecter un certain
ordre dans les horaires des repas et de ne pas les soumettre au caprice de la
sensation et de l'appétit. Or, le jeûne consiste à s'abstenir
de manger et de boire à partir d'une heure précise et à prendre
les repas dans des heures plus ou moins précises. Pendant un mois le jeûneur
apprend donc à maîtriser sa sensation de faim et de soif et découvre
qu'il est très possible de ne s'y plier. Cela l'aidera généralement
à mettre de l'ordre dans sa façon de s'alimenter et, occasionnellement,
à supporter et à respecter sans difficulté un régime
alimentaire lorsque son état de santé l'exigerait.
Assainir
le fonctionnement du corps
Le Prophète a dit:
"À toute
chose une Zakât (aumône purificatrice), celle du corps est le jeûne".
Et
"Jeûnez, vous serez en bonne santé".
Ces
quelques mots résument les centaines d'études faites à travers
le monde pour souligner les nombreux effets bénéfiques du jeûne
sur notre organisme.
Il n'est pas question de traiter ici de détails
médicaux trop techniques pour notre exposé, mais on peut rappeler
quelques généralités à ce sujet. Ainsi, il est établi
que la faim et la soif, engendrées par le jeûne, provoquent généralement
la sécrétion d'acides de différentes glandes- lesquels acides
s'appliquent à détruire de nombreux germes porteurs de maladies-
et réactivent d'autres glandes dont le bon fonctionnement est mis en veilleuse
en raison d'un système d'alimentation monotone et invariable des années
durant.
En d'autres termes, le jeûne nous fournit l'occasion de réhabiliter
la fonction du mécanisme naturel déclenchant la sensation de faim
et de soif réelles, après que ce mécanisme a été
altéré, au fil des jours et des ans, par des habitudes alimentaires
répondant moins aux besoins effectifs du corps, qu'à des caprices
gastronomiques et des impératifs d'ordre social, familial, psychologique
etc. Ceci dit, on sait que de nos jours, beaucoup de médecins prescrivent
la faim et la soif comme traitement pour guérir certaines maladies et pour
en prévenir d'autres.
S'habituer
à l'honnêteté
Le jeûne est prescrit au musulman
dès l'âge de la puberté. Celui-ci est donc soumis à
une rude épreuve il est seul, le surveillant et le juge. Livré à
la faim et à la soif, il peut céder à tout moment à
la tentation de les satisfaire, alors qu'il a à sa portée de quoi
manger et boire. La seule chose qui l'en empêche, c'est sa foi en Dieu et
sa conscience. En dehors de Dieu, personne n'est témoin de son observance
de l'abstinence. Dès son jeune âge, le musulman qui jeûne s'exerce
ainsi à être honnête et à respecter ses engagements
moraux, malgré les tentations matérielles et la pression de ses
désirs et de ses sens.
Le jeûne met à l'épreuve
l'honnêteté du croyant. Aussi le Prophète a-t-il dit à
ce propos:
"Le jeûne est un dépôt. Sauvegardez donc
ce qui vous est confié".
Refixer
la sincérité de notre foi en Dieu
La sainte Fatimah al-Zahrâ',
fille du Prophète a dit dans une oraison prononcée lors du décès
de son père: "Le jeûne, c'est la refixation de la sincérité".
En effet, le jeûne met à l'épreuve la sincérité
et la solidité de la foi du Croyant en Dieu, et permet de consolider cette
foi. Car c'est une lutte entre le besoin légitime d'apaiser des sensations
naturelles pressantes (faim, soif, plaisir sexuel ...) et un sentiment intime,
un désir spirituel incitant à obéir à la Volonté
de Dieu qui veut que l'on résiste à ces sensations. Dieu étant
le seul témoin de cette épreuve, la résistance permanente
à ces sensations affermit la foi du jeûneur en Dieu et lui permet
de constater concrètement la sincérité de sa foi.
Établir
un lien étroit avec Dieu et le Jour du Jugement
Dieu dit dans le Coran
à propos des privilèges que le jeûne de Ramadan procure au
Croyant:
"Quand mes serviteurs t'interrogent à mon sujet, Je réponds
à l'appel de celui qui M'invoque, quand il M'invoque. Qu'ils répondent
donc à Mon appel; qu'ils croient en Moi ..." (Coran 11,186)
C'est
dire que Dieu est particulièrement attentif au culte, à l'appel
et aux prières de ses serviteurs pendant le mois de jeûne.
Le
contenu de ces versets est confirmé dans une autre Parole Sainte révélée
au Prophète, à savoir:
«Toute bonne action que les fils
d'Adam accomplissent, ils la font pour eux-mêmes. Excepté le jeûne,
lequel est pour Moi, et c'est Moi qui le rétribue. Le jeûneur éprouve
deux joies: I'une au moment légal de l'Iftâr (fin du jeûne)
où il se met à manger et à boire, I'autre, lorsqu'il Me rencontre
et que Je le fais entrer au Paradis»
Cette présence divine auprès
des jeûneurs, le Prophète la souligne dans le discours où
il épilogue sur les innombrables bienfaits du mois béni de Ramadan:
"C'est un mois pendant lequel vous êtes les convives de Dieu, pendant
lequel vous êtes parmi ceux qui sont honorés par Dieu. C'est un mois
pendant lequel vos souffles sont glorification, votre sommeil, culte, votre action
acceptée, votre imploration exaucée».«La faim et la
soif que vous éprouvez doivent vous rappeler la faim et la soif du Jour
du Jugement».
Pendant ce mois de repentir, de rachat, de réparation
et de recueillement, où règne une atmosphère de piété
individuelle et sociale, le jeûneur se représente avec joie et quiétude
la présence du Seigneur et l'ambiance du Jour du Jugement.
Consoler
les nécessiteux
Le Prophète a décrit le mois de Ramadan
comme étant, entre autre, le mois de la consolation. Cette appellation
est d'autant plus adéquate que le jeûne est une véritable
institution d'aide aux nécessiteux. L'lmam al-Bâqer a dit à
ce propos:
«Dieu a prescrit l'obligation de jeûner pour que le
riche ressente l'affliction de la faim et s'attendrisse sur le pauvre".
Son
fils l'lmam al-Çâdiq, reprend cette explication et la développe:
«Dieu a prescrit le jeûne pour que le riche et le pauvre vivent
sur un pied d'égalité, car, le riche n'a pas l'occasion de connaître
la famine pour penser au pauvre, étant donné qu'il peut manger tout
ce qu'il veut et quand il veut. Aussi, Dieu a-t-Il voulu mettre sur un pied d'égalité
Ses créatures en obligeant le riche à éprouver la faim et
son affliction afin qu'il s'attendrisse sur le faible et compatisse à l'affamé».
Ainsi la sensation de faim, suffit-elle en soi, et à elle seule, à
rappeler au nanti l'affliction de l'affamé, et à l'inciter à
se montrer volontairement généreux envers le démuni. C'est
un rappel on ne peut plus concret et sans discours éloquent. Il vaut mille
prêches.
Toutefois, I'Islam ne s'est pas contenté de prescrire
le jeûne pour inciter les riches à nourrir les pauvres. Il a également
promis des récompenses au moins égales sinon supérieures
à celles du jeûne lui-même, pour chaque geste de générosité
lié au jeûne. Le Prophète a dit à cet égard:
«Quiconque offre le repas de l'Iftâr (de la fin du jeûne)
à un jeûneur aura une récompense égale à celle
du jeûne et à celle de la piété accomplie par la force
de ce repas».
L'Imam al-Çâdiq paraphrase en quelque sorte
cette parole du Prophète dans les termes suivants:
"Le fait d'offrir
à votre frère le repas de l'Iftâr et de lui faire éprouver
cette joie, est mieux récompensé que votre jeûne lui-même".
Quant à l'Imam al-Bâqer, il dit à ce même propos:
«Tout Croyant qui aura offert le repas de l'Iftâr à un
autre Croyant, Dieu lui réservera une récompense équivalente
à celle de l'affranchissement d'esclave".
Et d'ajouter:
"Et
s'il lui offre ce repas pendant tout le mois de Ramadan, Dieu lui réservera
la récompense de celui qui libère trente esclaves croyants, et de
cette façon sa Prière sera exaucée par Dieu".